Une succession de canicules sans précédent a mis à rude épreuve nos organismes et notre biodiversité, une sécheresse record a privé des dizaines de villes et détruit des cultures, les premiers incendies français ont détruit des forêts et évacué des villages entiers, des pluies torrentielles, des inondations et des tempêtes meurtrières ont détruit des terres… Cet été. . .offraient une large image d’un monde surchauffé par les activités humaines. Et encore plus. “Combien d’articles, de sujets radio ou télé ont lié ces événements au dérèglement climatique ? Expliqué comment réduire les émissions à venir ? Ou comment adapter nos sociétés aux dérèglements qui évoluent et à venir ?” Les signataires du stand sur franceinfo.fr A l’heure où le climat est une course, certaines pratiques journalistiques sont en décalage avec les faits : images d’enfants jouant dans l’eau pour dépeindre des canicules meurtrières. la promotion des vols long-courriers low-cost, quand l’avion est l’un des facteurs du réchauffement climatique ; l’appel incessant aux “petits gestes”, sans remettre en cause les principales sources d’émissions de gaz à effet de serre. Les carences d’une partie de la profession ne passent pas inaperçues : 53% des Français estiment que les médias ne font pas assez de place à l’environnement et au climat. un troisième juge traitant de ces sujets « anxieux » ou « désastreux ». Plus de la moitié souhaiteraient une histoire “constructive” et “orientée solution”, selon une étude de 2021 de Viavoice. “Le mauvais traitement médiatique des questions liées au climat et à la biodiversité nuit gravement au débat démocratique.” Les signataires du stand sur franceinfo.fr Comme le rappellent les experts du GIEC dans leur dernier rapport, les médias « encadrent et diffusent l’information sur le changement climatique. Ils jouent un rôle essentiel dans la formation de la perception, de la compréhension et de la volonté du public d’agir.” Le manque d’information des citoyens sur ces enjeux critiques les empêche de faire des choix éclairés et retarde l’action à un moment où, plus que jamais, les sociétés doivent se mobiliser pour endiguer la crise climatique et s’adapter à ses pires impacts. Alors que le greenwashing, les solutions trompeuses et les fausses informations se multiplient, la responsabilité des journalistes est énorme. Heureusement, grâce aux mises en garde des scientifiques et aux appels de la société civile, les lignes bougent. Aux quatre coins du globe, la profession s’organise pour relever ce grand défi. Depuis 2015, les médias anglophones se sont associés pour étoffer les lignes éditoriales sur les enjeux liés au climat. en avril 2022, des journalistes germanophones ont publié une carte du journalisme climatique. En France, des rédactions ouvrent pour des formations sur les enjeux écologiques. de nouveaux programmes et formats voient le jour, dans les petits médias comme dans les plus établis. les écoles s’emploient à mieux équiper leurs jeunes pousses. Pour accélérer ce processus, des journalistes de bonne volonté, de tous médias et de toutes spécialités, se sont réunis pour rédiger une “charte du journalisme d’urgence écologique” à destination de leurs pairs. Relation entre climat, biodiversité et justice sociale, pédagogie, classes de taille, exposition au greenwashing, indépendance éditoriale des rédactions vis-à-vis de leurs propriétaires, droit à l’éducation… « En 13 points, cette carte, vue comme une boussole, propose des repères et invite chacun, connaisseur ou non, à s’interroger sur ses pratiques. Les signataires du stand sur franceinfo.fr A ce jour, plus de 400 professionnels et éditeurs l’ont signé, et des dizaines de scientifiques et personnalités de tous horizons le soutiennent. Nous vous invitons, chers collègues et confrères journalistes, rédacteurs en chef et rédacteurs en chef, à profiter de ce document afin d’améliorer collectivement la couverture de ces enjeux cruciaux pour les générations présentes et futures. Et permettre aux citoyens et à leurs représentants de faire des choix conscients – individuels et collectifs – qui garantissent le maintien de bonnes conditions de vie sur Terre.

La carte du journalisme d’urgence écologique est disponible à cette adresse. Signataires du forum et co-auteurs du statut : Loup Espargilière, Green MediaJuliette Quef, Green MediaAnne-Sophie Novel, journaliste indépendante, vice-présidente de Reporters pour la nature et l’écologieSophie Roland, journaliste indépendante, formatriceHervé Kempf, ReporterreLaury-Anne Cholez, ReporterreThomas BaïettoMis. Le Bot, journaliste indépendant, scénariste-réalisateur et directeur de l’innovation Samsa.frPaloma Moritz, BlastLaurie Debove, La relève et la pesteLucile Berland, journaliste indépendantPhilippe Vion-Dury, SocialterCarine Mayo, secrétaire générale des journalistes rédacteurs pour la nature et l’écologieCamille Adaoust, France. frSandrine Feydel, France 2 et France 3Lauren Boudard, ClimaxRafaele Brillaud, Ecole Supérieure de Journalisme de LilleDan Geiselhart, Climax Une démarche soutenue par : Christophe Cassou, climatologue, auteur du GiecWolfgang Cramer, géographe, auteur du GiecCyril Dion, réalisateur François Gemenne, géopolitologue, auteur du GiecPhilippe Grandcolas, écologue, directeur de recherche au CNRSCéline Guivarch, économiste au Conseil supérieur du Gizeecu, membre du Conseil suprême Conseil, climatologue, ancien auteur du GiecGonéri Le Cozannet, géologue, auteur du GiecBenoit Leguet, directeur d’I4CE, membre du Conseil Supérieur du ClimatValérie Masson-Delmotte, climatologue, co-présidente du Groupe 1 du Giec, membre du Conseil Supérieur du ClimatPhilippe Quirion, économiste au CNRSMagali Reghezza-Zitt, géographe, membre du Haut Conseil pour le ClimatJean-Baptiste Sallée, climatologue, auteur de GiecYamina Saheb, économiste, auteur de GiecRoland Séférian-Séférian, ancien auteur de Climatécologue, biologiste, professeur au Muséum d’histoire naturelleSophie Szopa, chimiste de l’atmosphère, auteur de Giec