Encore mardi, il a déclaré: Le Québec a – et même si le gouvernement conteste les chiffres – la réalité est que nous avons, par habitant, le plus grand nombre de décès au Canada. Le chef du PCQ a raison sur ce point particulier. Mais d’autres données doivent être prises en compte pour créer une image plus précise, soulignent les experts.

Taux de mortalité élevé

Depuis le début de la pandémie, le taux de mortalité pour 100 000 habitants est de 116 au pays, selon les données de Statistique Canada. Celui du Québec est de 190 décès pour 100 000 habitants, le plus élevé au pays. Démarrez le widget. Omettre le widget ? Fin du widget. Revenir en haut du widget ? Le Québec a connu une première vague de CHSLD très meurtrière, qui a lourdement pesé sur le bilan de la province. Et plusieurs experts affirment que la province a un meilleur bilan des décès liés au COVID dans ses rapports que les autres juridictions. Le chef de la CAQ, François Legault, a répété à plusieurs reprises qu’il valait mieux comparer les données de surmortalité, ce qui permet d’estimer le nombre de décès qui dépasse la tendance des années précédentes. On s’est rendu compte de l’utilité de la surmortalité parce que dans plusieurs juridictions, dans plusieurs régions du monde, tous les décès dus à la COVID-19 n’ont pas été déclarés, explique le démographe à l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), Frédéric Fleury-Payeur. Sans oublier que le taux de mortalité par habitant ne tient pas compte de l’impact d’une population vieillissante qui sera inévitablement plus vulnérable au COVID par rapport à une population plus jeune. Or, la surmortalité rendra compte des conséquences globales, directes et indirectes de la pandémie, précise le démographe. Par conséquent, il prendra en compte la possibilité d’un nombre plus élevé de suicides pendant cette période ou encore la possibilité d’un nombre inférieur d’accidents de la circulation en raison de déplacements réduits. Il s’agit toutefois d’un indicateur pertinent pour le suivi continu de la mortalité et pour les comparaisons internationales, selon l’ISQ.

Surmortalité

La première vague de COVID-19 a atteint des niveaux de surmortalité assez élevés au Québec, mais le bilan global est maintenant inférieur à la moyenne canadienne, selon les dernières données de l’Institut de la statistique du Québec. Entre mars 2020 et août 2022, l’ISQ a enregistré 4,1 % de décès de plus que d’habitude. Dans le reste du Canada, ces données sont disponibles de mars 2020 à avril 2022. La surmortalité est de 7,2 %. Démarrez le widget. Omettre le widget ? Fin du widget. Revenir en haut du widget ? Aux États-Unis, la surmortalité est près de quatre fois plus élevée qu’au Québec. Comparativement aux pays occidentaux, le Québec s’en sort plutôt bien, note Frédéric Fleury-Payeur. Une des raisons pouvant expliquer cette réduction de la surmortalité au Québec est ce que les démographes appellent l’effet récolte. Après un événement à forte mortalité comme une pandémie, de nombreuses personnes âgées accélèrent leur décès, ce qui réduit le nombre de personnes susceptibles de mourir plus tard. L’effet protecteur de certaines mesures sanitaires pourrait également avoir réduit les décès liés à la grippe ou à d’autres infections respiratoires, note l’ISQ dans son bulletin sociodémographique publié en mai dernier. En collaboration avec Nathalie Lemieux