‘Cold cases’ : cinq questions sur le nouveau centre de justice dédié aux crimes en série et aux affaires non résolues Ce pôle, dont la création était prévue par la loi pour la confiance dans la magistrature votée le 23 décembre 2021, vise à relancer les investigations des dossiers risquant de s’enliser, pour lesquels il n’existe pas d’actes d’instruction récents. Au total, il a identifié 193 affaires qu’il est susceptible de prendre en charge, mais n’en a jusqu’à présent pris en charge que 37 – contre seulement sept en mai 2022. Sur ces 37, 35 font l’objet d’une enquête judiciaire. il s’agit de 25 meurtres, sept enlèvements et trois “cours criminels”. Les deux affaires restantes concernent des faits de viol et font l’objet d’une enquête préliminaire. Dans deux cas sur trois, les victimes sont exclusivement des femmes et dans un cas sur cinq, les victimes sont des mineurs. Le premier cas remonte à 1972. La famille Mechinaud a disparu la veille de Noël de leur domicile de Boutiers-Saint-Trojan, en Charente. La plus récente date de 2020. Le centre s’est également saisi du dossier des disparus de l’A6 où plus d’une dizaine de femmes ont été tuées ou ont disparu aux abords de l’autoroute en Saône-et-Loire. Il y a aussi l’affaire Fabrice Ladoux, du nom de ce garçon de 12 ans retrouvé mort au fond d’un ravin, ou l’affaire dite “Grêlé”, bien que François Vérove, l’ancien policier et tueur en série, ait tué lui-même. plus tôt cette année. 150 dossiers toujours en cours d’évaluation En mai 2022, le parquet de Nanterre avait déjà donné des indications sur sept dossiers, qui ont été saisis par le pôle. Il s’agit notamment de trois crimes pour lesquels l’”Ogre des Ardennes” Michel Fourniret est soupçonné. Les victimes sont Estelle Mouzin, disparue en 2003 à Germantes en Seine-et-Marne. Lydie Logé, décédée en 1993 à Saint-Christophe-le-Jajolet dans l’Orne. Marie-Angèle Domece, disparue en 1988 à Auxerre dans l’Yonne et Joanna Parrish, retrouvée morte en 1990 à Monéteau, également dans l’Yonne – ces deux dernières sont jointes dans le même dossier, Miyreim Huysien, une prostituée bulgare tuée en 2017 à Paris, Hemma Davy-Greedharry a été tué en 1987 entre Malakoff et Châtillon dans les Hauts-de-Seine, Nathalie Boyer a été tuée en 1988 à Saint-Quentin-Fallavier en Isère et Leila Afif a été tuée en 2000 à La Verpillière en Isère. Les dossiers proviennent également majoritairement de la cour d’appel de Paris (16) suivi de l’Isère (4) et des Yvelines (2). Un cas provient de chacun des départements suivants : Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes, Doubs, Finistère, Gironde, Indre-et-Loire, Landes, Loiret, Lot-et-Garonne, Marne, Orne et Saône-et-Loire. Les trois derniers cas, connus sous le nom d’”antécédents criminels”, peuvent impliquer plusieurs départements ou même plusieurs pays puisqu’ils suivent les mouvements d’un suspect. Plus de 150 dossiers sont encore en cours d’évaluation par le pôle pour savoir s’ils répondent à ses critères et peuvent donc les recevoir. Parmi eux figurent les meurtres de Chevaline et le meurtre de Paquita Parra en 1998 à Angoulême.