Le dictionnaire devait sortir le 29 septembre chez Le Robert (propriété du groupe Editis). Un dictionnaire des blagues, écrit par Guillaume Meurice, chroniqueur de l’émission “C’est encore nous” sur France Inter, et Nathalie Gendrot, réalisatrice et rédactrice régulière pour la maison. La Fin de l’histoire de France en 200 expressions se voulait un livre drôle. Cela n’a-t-il pas fait rire Vincent Bolloré, premier actionnaire de Vivendi, maison mère d’Editis, le groupe d’édition chargé de publier le livre ? Michèle Benbunan, sa directrice générale, a en tout cas clairement et simplement préféré que ce livre soit suspendu. Lire aussi l’article destiné à nos abonnés Guillaume Meurice, humoriste : “Le pouvoir fixe un cadre, le rire est là pour le faire exploser”
Explication officielle : “sept extraits” du livre seraient “susceptibles de déboucher sur des contentieux”, a expliqué Charles Bimbenet, réalisateur du Robert très ennuyé et visiblement énervé, à Guillaume Meurice, mardi 13 septembre au soir. Soit deux jours avant le rendez-vous fixé aux auteurs pour venir signer leur ouvrage, qui faisait partie d’une collection qui comprenait des auteurs célèbres comme le linguiste Alain Rey (200 mots drôles qui ont changé nos vies pendant 50 ans, livre paru en 2017) .

“Aucun correctif”

Pourtant, l’éditeur lui-même avait demandé aux auteurs il y a un an et le fameux dictionnaire avait été lu, relu, annoté. “Maintenant tout va selon le service juridique sauf pour deux expressions : Louboutin et Bolloré”, conclut M. Bimbenet en expliquant à Guillaume Meurice début août. Le premier passage litigieux concernait Vincent Bolloré, visé dans la définition de « Falling out : Expression remplacée aujourd’hui par : révélation sur Canal+ du détournement de Vincent Bolloré ». L’autre entrée problématique du dictionnaire concernait l’expression « Être un talon rouge : Aujourd’hui, les Louboutin jouent le même rôle : montrer aux autres que vous êtes capable de porter un salaire minimum sur chaque pied. « Pas d’adaptation, rigole le chroniqueur de France Inter, sinon je ferai une vidéo pour dire ce qui vous attend quand vous écrivez un livre sur Bolloré ! Après tout, il veut entendre que Louboutin est une marque très procédurale, comme on lui explique – il ignore sans doute encore aujourd’hui que ces souliers de luxe font le bonheur de Michèle Benbunan. Mais la citation sur Bolloré, non, pas question ! Charles Bimbinet le note et le rassure : « D’accord. Nous en restons là. Ça va aller. » Selon le service communication du groupe, ces nouvelles citations sont susceptibles de relever de “diffamation, injure et calomnie”. Il vous reste 29,55% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.