Le respect de la vie privée d’un côté, la nécessaire lutte contre les violences conjugales de l’autre et un vrai casse-tête pour La France insoumise (LFI). Les Quatenen, dans un communiqué commun publié mardi, ont réclamé le “respect” de leur “intimité” suite à la révélation en canard enchaîné la déposition main courante de l’épouse du numéro 2 du parti dirigé par Jean-Luc Mélenchon. “Après une dispute après avoir annoncé son désir de divorcer, Céline Quatennens a déposé une main courante, confirme le texte. (…) Nous entendons protéger notre vie privée et notre famille et demandons le respect pour retrouver le chemin de la vie”, a-t-on lu. Selon les informations de BFMTV, la relation a éclaté lorsque le couple Quatennens est revenu de vacances le 29 août. Alors qu’elle annonçait son intention de demander le divorce, Céline Quatennens a été la cible de violences de la part de son mari, député du 1er arrondissement du Nord et candidat présumé à la succession de Jean-Luc Mélenchon.

Autres incidents

Mais le 7 septembre, lorsqu’elle a remis son manuel au commissariat central de Lille (Nord), qui dispose d’une équipe dédiée à la lutte contre les violences conjugales, elle a également évoqué d’autres événements particuliers impliquant des élus du Nord, notamment un épisode où il s’est passé le 2 septembre, cinq jours plus tôt. Comme d’autres événements précédents. Le parquet de Lille s’est rapidement saisi du dépôt de cette main courante, a appris BFMTV de sources complices. Mais contactée mardi après-midi, Carole Étienne, la procureure de la République de Lille, s’est refusée à tout commentaire. Elle n’a pas non plus voulu confirmer que ses services avaient lancé une enquête sur ces événements.

Une enquête automatique

Lundi soir, BFMTV a eu l’occasion de s’entretenir au téléphone avec Céline Quatenens. La jeune femme nous a alors confié qu’elle ne souhaitait aucune suite judiciaire à sa déposition de main courante, ni que les médias s’en faisaient l’écho. Un message qu’elle a réitéré dans son communiqué ce mardi. Mais lorsqu’il s’agit de violences conjugales, il est courant que les procureurs ouvrent systématiquement des enquêtes, ne serait-ce que pour vérifier que la plaignante n’est pas sous l’emprise de son partenaire lorsqu’elle veut retirer sa plainte. “Comme des millions de Français, nous vivons actuellement une situation difficile de divorce que nous entendons régler à l’amiable”, écrit le couple dans son communiqué, tout en demandant ainsi le respect de sa “vie personnelle”. Mais l’affaire tourne mal pour La France Insoumise, quelques semaines après l’interrogatoire d’Éric Coquerel, le président de la commission économique de l’Assemblée nationale. De Vincent Vantighem avec Anthony Audureau