Depuis plusieurs semaines, la France connaît un calme relatif sur le front du Covid-19. La fin de la 7e vague d’infections en plein été promettait une saison estivale relativement stable : infections en baisse, hospitalisations de moins en moins nombreuses… Dès que ce n’est pas coutumier, la rentrée joue enfin les trouble-fêtes. Depuis sept jours, l’infection liée au virus repart à la hausse en France. “Cela ressemble au début de la 8e vague, décrit dans La Dépêche du Midi Pascal Crépey, enseignant-chercheur d’épidémiologie à l’École des hautes études en santé publique. Cette augmentation des cas n’est pas sporadique, cela fait plusieurs jours qu’on l’observe.” La France enregistre chaque jour en moyenne plus de 18 000 nouveaux cas de Covid-19. • 4 579 cas positifs détectés en 24h, contre 3 443 lundi dernier, soit +33% (peu de tests réalisés dimanche). • 6ème jour consécutif avec un nombre de cas quotidiens supérieur à J-7, et cette augmentation semble s’accélérer. #Covid19 1/3 \u2935\ufe0f pic.twitter.com/qfGU0gMU89 – Nicolas Berrod (@nicolasberrod) 12 septembre 2022 A l’heure actuelle, cette reprise épidémiologique semble plus caractéristique dans l’est et le nord-est de la France. Le département des Ardennes a le taux d’incidence le plus élevé du pays avec 299 cas pour 100 000 habitants, selon les derniers chiffres de Santé publique France. Les enfants – et notamment ceux de moins de 10 ans – sont les premiers touchés par cette reprise épidémiologique. “C’est caractéristique du Covid-19, note Pascal Crépey. Il se propage d’abord parmi les catégories les plus jeunes et les plus dynamiques. Il y a un effet en cascade et les personnes les plus âgées seront progressivement touchées par le virus.”
“Notre immunité a une date d’expiration”
Reste à savoir quelles seront les capacités immunitaires de la population. Certes, la France fait face à une variante – BA.5 – bien connue dans le paysage épidémiologique du pays. C’est cette même variante qui a provoqué la précédente vague d’infections. Cela ne signifie pas pour autant que les Français seront totalement immunisés contre le virus cet automne. “Notre immunité a une date d’expiration et elle est assez courte”, rapporte Pascal Crépey. Nous ne devons pas penser que nous sommes protégés contre l’infection, même si nous avons été infectés ou vaccinés quelques semaines plus tôt.”
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Comme de nombreux pays européens, la France peut compter sur de nouveaux vaccins bivalents, développés par Pfizer/BioNTech et Moderna. Ces vaccins, adaptés aux variants de la famille Omicron, devraient certainement permettre de lutter contre les formes sévères de la maladie. “On peut aussi espérer que ces vaccins aient un effet sur l’infection”, explique l’épidémiologiste. Si tel est le cas, cela permettrait de briser la dynamique de l’épidémie. Il faudrait alors envisager d’étendre les recommandations de vaccination au reste de la population. population.”
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Pour l’instant, les autorités sanitaires poursuivent la campagne de vaccination pour le deuxième rappel. Seules les personnes de plus de 60 ans ou souffrant de comorbidités sont éligibles. Une nouvelle campagne combinant grippe et vaccination contre le Covid-19 pourrait être lancée cet automne.