L’homme de 92 ans a été reconnu coupable en juillet 2020 d’avoir eu des relations sexuelles dans les années 1970 avec sa jeune voisine, une adolescente qui avait 15 et 17 ans au moment des faits reprochés. Edgar Fruitier, alors quadragénaire, s’était saisi plus d’une fois de ses parties génitales, mais l’adolescent parvenait à chaque fois à le repousser. Il n’a pas fait appel du verdict de culpabilité sur deux chefs d’attentat à la pudeur. Au lieu de cela, il a concentré ses efforts sur la contestation de la peine de six mois de prison qui lui a été infligée en 2021. Edgar Fruitier avait été libéré sous caution dans l’attente de son appel. Selon lui, le juge qui l’a condamné a commis de nombreuses erreurs judiciaires. En particulier, il estime avoir mal évalué la question du consentement à une activité sexuelle : l’âge du consentement était alors fixé à 14 ans, et non à 16 ans comme c’est le cas aujourd’hui. La Cour d’appel a rejeté tous ses arguments concernant le droit applicable. Il ne restait plus que cette situation très particulière : ses avocats ont fait valoir que l’homme est très âgé et que son état s’est fortement détérioré depuis la condamnation. Un neurologue a déposé un rapport qui mentionne de graves problèmes de mémoire : Edgar Fruitier ignore la date et le jour de la semaine et oublie même des informations ou des consignes données quelques minutes plus tôt. Le neurologue conclut qu’il est “inapte” et ne pourra pas suivre les directives restrictives de la prison. Après une évaluation détaillée de l’affaire, la cour d’appel a estimé que la peine de six mois qui lui avait été infligée était “juste et appropriée”. “Mais les choses changent, et il ne peut être question dans l’avenir, simplement d’aggraver l’état de santé de l’appelant, d’écraser un grand vieillard, quelqu’un qui, à cause d’une maladie incurable, ressent le poids de la sanction originelle. imposée en 2021, elle s’alourdit de jour en jour.” Seuls les trois juges de la Cour précisent que la modification de peine pour raison de santé ne relève pas de ses compétences, mais des compétences des autorités pénitentiaires. Ils peuvent accorder une libération conditionnelle à un détenu s’ils jugent que sa santé physique ou mentale pourrait être sérieusement compromise si la détention se prolonge. La Cour adresse donc une recommandation à leur attention, à savoir celle de suivre l’évolution de sa situation. D’ici là, Edgar Fruitier devrait être remis comme prisonnier, au plus tard lundi après-midi prochain. Il peut également décider de porter l’affaire devant la Cour suprême.

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