Fin de vie : Emmanuel Macron veut lancer une assemblée citoyenne sur la question et faire voter une loi en 2023 « En accord avec mon oncologue, explique cette Rouennaise de 68 ans, et surtout à cause du dernier scanner qui a montré des métastases au cerveau et à la moelle osseuse, nous avons décidé d’arrêter les traitements car plus aucune chimiothérapie n’est efficace. le début de la fin de la vie”. Le moment venu, Marie-Hélène souhaite se prévaloir du suicide assisté, une injection létale sous la supervision d’un professionnel de la santé. Une décision qu’Alain, son mari, comprend, mais qui reste difficile. “En même temps, on se quitte et chacun se dit : ‘C’est ta voie.’ L’un continuera, puis l’autre partira. Ce n’est donc pas facile.” Mais le couple préfère cela à laisser Marie-Hélène sous une répression profonde et continue, seule option actuellement offerte par la loi française. La commission d’éthique rend un avis attendu sur la fin de vie mardi 13 septembre, alors qu’Emmanuel Macron s’apprête à tracer les contours d’une assemblée citoyenne sur cet enjeu de société en amont d’une éventuelle loi. Ainsi, le chef de l’Etat souhaite fédérer tous les organismes impliqués dans l’aide active à mourir en cas de maladie grave et incurable. “La sédation profonde, c’est garder la vie, en théorie, soupire Alain. Mais non : on garde la douleur, on ne garde pas la vie, on ne garde que la souffrance.” “Qu’est-ce qu’on garde avec la répression ? On garde un corps sans rien”, ajoute Marie-Hélène. La répression profonde n’est pas la solution, c’est un refus d’affronter les choses.” “Certains médecins disent qu’ils sont là pour guérir et non pour tuer. Mais les enfants : guérissez-moi, guérissez-moi ! Mais vous ne pouvez pas : ma maladie est inévitable.” Maria Eleni chez franceinfo Pour elle, la France devrait suivre l’exemple de la Belgique ou de la Suisse, qui autorisent le suicide assisté de manière très contrôlée. C’est ce que Marie-Hélène envisage pour la fin de sa vie. « C’est aussi ce qui est un peu décevant, c’est que s’il n’y avait pas eu cette incapacité à le faire en France, je suis sûr que ma décision aurait été bien plus tardive, dit-il. Seulement, je vais devoir me décider à appliquer un déposer en Belgique ou en Suisse très vite et y aller assez vite pour pouvoir y aller.” Selon elle, la convention citoyenne proposée par Emmanuel Macron ne fait que retarder l’élaboration de la loi. Examen d’un projet de loi sur l’aide active à mourir avait commencé au Parlement l’année dernière, sans jamais aboutir. Atteinte d’un cancer incurable, Marie-Hélène souhaite bénéficier de l’aide médicale à mourir active : écoutez le reportage de Lou Momège
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