Le dispositif Sentinelle, déployé après les attentats de janvier 2015 pour protéger les “points sensibles” du territoire, était passé à 7 000 hommes entre 2015 et 2017. Les effectifs sont montés à 10 000 à deux reprises, avant de retomber à 3 000 hommes. Le tribunal a noté que “les armées ne devraient être utilisées que lorsque les moyens de l’autorité civile sont jugés indisponibles, inadéquats, inexistants ou insuffisants”. Or, “le recours aux armées n’était pas un choix par définition mais un choix délibéré (…). Il ne s’agissait pas de renforcer les forces de sécurité défaillantes mais de montrer que dans des attaques aussi agressives, la France répondait avec ses soldats.”

Coût de fonctionnement : 3 milliards d’euros

Le coût total de l’opération est estimé par le rapport à plus de 3 milliards d’euros. L’instance économique note également, sur fond de guerre en Ukraine, que “la situation internationale actuelle conduit la France à intégrer le scénario d’une implication de grande coalition” dans un conflit de haute intensité. Un scénario qui “nécessiterait une réduction substantielle des engagements de Sentinel”. Dès lors, il estime qu’il appartient “aux forces de sécurité intérieure de reprendre les domaines d’activité prioritaires pour lesquels elles sont mieux armées qu’elles ne l’étaient en 2015”. De 2015 à 2021, l’opération Sentinelle a vu passer près de 225 000 soldats français, dont 95 % appartenaient à l’armée, a précisé le tribunal.