La loi ne dit pas grand-chose… Elle prévoit seulement la mise en berne des drapeaux en cas de décès du chef de l’Etat français. Et c’est tout. S’il s’agit de la mort d’un dirigeant étranger, comme c’est le cas de la reine d’Angleterre, la loi ne précise rien. C’est même à l’initiative du gouvernement. Le Premier ministre peut décider de conserver les drapeaux. Une circulaire est alors éditée puis envoyée aux préfectures qui sont chargées d’informer les mairies. Je n’appliquerai pas l’ordre de la 1ère ministre @Elisabeth_Borne de baisser les drapeaux dans la commune de Faches-Thumesnil. Est-ce fait pour tous les chefs d’État qui meurent ? Notre République préfère un monarque, chef de l’Église ? pic.twitter.com/TQW5wDE0sR – Patrick Proisy (@P_Proisy) 9 septembre 2022 Un élu peut-il refuser de mettre ses drapeaux au milieu de son mât, comme l’ont dit plusieurs maires ces derniers jours ? Théoriquement non puisqu’il s’agit d’une directive de l’État, mais en réalité les préfectures ne vérifieront pas devant tous les bâtiments publics. Est-ce la première fois que les drapeaux sont baissés en France pour une personnalité étrangère ? Non, c’est arrivé plusieurs fois. L’exemple le plus récent remonte à 2013, lorsque l’ancien président sud-africain Nelson Mandela est décédé. La même décision a été prise en 2004 pour l’ancien président américain Ronald Reagan. En remontant encore plus loin, les drapeaux étaient également tombés au début des années 1950… pour Staline. Cet acte symbolique peut également signaler la survenance d’événements ou de catastrophes à l’étranger. Par exemple, les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis ou ceux de Bruxelles en 2016 ou la commémoration du 10e anniversaire du génocide rwandais en 2004. Ce n’est pas non plus la première fois que cette décision de baisser les drapeaux suscite la polémique. En 2005, après la mort du pape Jean-Paul II, le président Jacques Chirac avait ainsi ouvert un vif débat sur la laïcité, parmi les élus de gauche, mais pas seulement. François Bayrou, par exemple, a déclaré à l’époque qu’il n’aurait pas pris cette décision. Le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin a invoqué les coutumes démocratiques qui s’appliquent aux chefs d’État proches de la France.