Comme Flora, ils étaient plusieurs milliers de personnes – 7 000 selon l’organisation qui en attendait 5 000 – de tous âges à assister au meeting de rentrée d’Eric Zemmour à l’occasion de la soirée Reconquête de fin d’école d’été ! “Vous envoyez un message brillant : celui de notre vitalité”, a exulté l’ancienne candidate d’extrême droite. Montrez cette Reconquête ! souffle encore, tel était l’enjeu, après les échecs électoraux du printemps, aux présidentielles (7,07%) et législatives (zéro député), et au changement de régime, qui fut accepté par 96% des 32 000 électeurs, mais qui provoqua un tollé parmi les certains anciens responsables du parti. « J’ai eu ce souci, cette Reconquête ! Je ne peux pas partir”, raconte Thierry, un adhérent de Bordeaux. Le voilà désormais “très rassuré”, s’exprime-t-il sous son chapeau. ” Eh bien “. Tout au long de son intervention, Eric Zemmour alterne des séquences autour de ses sujets d’actualité favoris (islam et sécurité avec l’imam Iquioussen, dénonciation du “wokisme”, gouvernance avec énergie), faisant des extraits à siffler à profusion de l’assemblée pour blanchir ses opposants politiques d’un regard vif soleil – à l’exception notable de Marine Le Pen. Car si pendant la campagne électorale quelques coups ont été échangés, même parfois au sens littéral entre combattants, l’heure est à l’apaisement et à la « construction » du parti, tente-t-on d’expliquer du côté du nouvel exécutif. direction du parti (Marion Maréchal, Guillaume Peltier, Nicolas Bay). Avant le prochain scrutin, les Européens votent à la proportionnelle intégrale, un mode de scrutin qui pourrait leur permettre d’envoyer quelques eurodéputés à Strasbourg.

Tous les yeux sur l’Italie

Avec, aussi, la ferme conviction que “la stabilité finira par payer”, comme en témoigne la situation en Italie, où le parti néo-fasciste Fratelli d’Italia dirigé par Giorgia Meloni s’est imposé à la tête de la droite- coalition d’ailes. (avec les partis de Silvio Berlusconi et Matteo Salvini) et domine les intentions de vote de l’Italie pour les législatives du 25 septembre, après avoir marqué 5% en 2019. Un “schéma” régulièrement cité tout au long de ce week-end, par Eric Zemur dans son discours, jusqu’aux militants rencontrèrent au passage les cadres qui affichaient “leur désir de s’unir”. Pour concrétiser ce projet, qui voudrait réunir LR et RN, le concept de “droit culturel” a été proposé. Un terme qui regroupe l’idée favorite d’Eric Zemur du “choc des civilisations”, une thèse développée au milieu des années 1990 par l’essayiste américain Samuel Huntington. Mais un livre qui était absent des kiosques du domaine Lineau dans le Var, où s’est déroulé ce moment fort du retour politique à la Reconquête ! Dans les rayons, après les livres d’Eric Zemmour, les auteurs vedettes s’appelaient Renaud Camus ou François Bousquet.

600 jeunes de la génération Zemmour ont été formés

La difficulté pour Eric Zemmour et son parti, qui revendique 130.000 adhérents, sera de continuer à exister en l’absence d’élus et de nominations électorales françaises. Pour contourner cela, l’ancien candidat battu consécutivement aux élections présidentielles et législatives dans la circonscription électorale de Saint-Tropez a annoncé le lancement d’un réseau de “parents vigilants” pour lutter “contre le grand endoctrinement dans les écoles”, selon son ancienne vedette de CNews. “Il y aura une affiche, un dépliant et une campagne numérique”, a-t-il promis. Cette université d’été a également permis à environ 600 jeunes de la Génération Zemmour d’être “scolarisés”. Sous la houlette de Marion Maréchal, ils ont pu assister à “des conférences sur l’économie, l’écologie, la politique, la sécurité”, explique Christophe, étudiant habitant à Perpignan. “Nous avions aussi des cours d’autodéfense”, a-t-il ajouté. Reste à savoir si cette période apparemment réussie dans la vie du parti lui permet de maintenir ses troupes mobilisées jusqu’aux prochaines échéances politiques et de (re)commencer sa « reconquête » après une première année compliquée.