Paradoxalement, si cela ne reste pas son plus gros match, loin de là, ces difficultés revalorisent le jeune Espagnol. Il a dû se battre contre Casper Rude mais aussi contre lui-même. Nous nous sommes rarement sentis aussi frustrés que lors des deuxième et troisième tours de cette finale. Un langage corporel très rare à la maison lorsqu’il a passé un marché avec son entraîneur Juan Carlos Ferrero : toujours être positif, quoi qu’il arrive. Il sentait qu’il lui manquait quelque chose et avait sans doute peur de voir un titre qui tendait presque ses bras glisser entre ses doigts. Mais il s’en est tiré. US Open “C’est 60% de ce qu’il peut faire” : Alcaraz, ce n’est que le début IL Y A UNE HEURE Henin : “Alcaraz est la meilleure chose qui soit arrivée au tennis masculin” À cet égard, Carlos Alcaraz est vraiment un spécimen rare. Ce qui impressionne le plus à son âge, c’est sa capacité sans cesse renouvelée à trouver une solution. Son salut, dimanche soir, est venu du front. Surtout dans ce troisième set décisif. C’est en déplacement qu’il a sauvé ces deux balles de set contre lui à 6-5. Une belle volée de coup droit pas facile à frapper, puis une volée haute après une volée de service. Il fallait le faire, pour que cette phrase soit comprise aussi bien dans le sens de “Chapeau”, que de “Il fallait”. Oui, Alcaraz sait faire le nécessaire au bon moment. Cette année, l’US Open a non seulement sanctifié un joueur déjà surbooké, mais surtout un véritable champion, doué d’une force de caractère et d’une forme de courage que seuls les meilleurs possèdent. C’est ce petit (ce gros) truc qui fait la différence, et qui a sans doute fait la différence dimanche soir au stade Arthur-Ashe entre Carlos Alcaraz et Casper Ruud. Le Norvégien est un excellent joueur, sa palette est plus pleine et plus fine qu’on ne le dit, mais il n’est peut-être pas fait de ce bois particulier. Alcaraz, oui. Les 5 plus beaux spots de la finale : Alcaraz et Ruud, artistes apparentés

L’instant est clé

Sans doute la fin du troisième set. À ce stade du combat, Casper Rude regardait au-dessus de son adversaire. A bout de souffle et d’énergie, Carlos Alcaraz s’est retrouvé sur le fil quand à 6-5 en faveur du Norvégien il a dû sauver deux balles de set sur son service. En tenant Rude et en commençant Rude dans un bris d’égalité que Murthy finirait par lancer, il avait fait le plus dur. Roode n’allait pas non plus obtenir la moindre balle de break. Un vrai tournant.

L’enjeu de la finale

Dans un moment très important du match puisque c’était le résultat de ce fameux 12e jeu du 3e set, où Carlos Alcaraz a dû jeter deux balles de set. À ce moment, où les deux joueurs se sont relayés au filet, l’Espagnol l’a emporté 6-6. Amortissement, pincement et crash : le point qui a pleinement relancé Alcaraz dans le 3e set

Dans l’état : 8

C’est le nombre d’as de Carlos Alcaraz dans le quatrième set. Deux de plus que le cumul des trois premiers sets. A titre de comparaison, lors de ses trois victoires en cinq sets face à Marin Cilic en huitième, Yannick Sinner en quart et Frances Tiafoe en demie, le nouveau numéro un mondial avait respectivement signé 3, 5 et 6 as en… tout le match. . Cette qualité de service dans un quatrième set d’une finale de Grand Chelem est une aubaine. Du coup, Casper Ruud n’a jamais eu l’ombre d’une ouverture dans la ligne droite de cette finale. Un dernier service gagnant et une joie immense : la balle de match historique d’Alcaraz

La décla : Carlos Alcaraz

C’est quelque chose dont je rêve depuis toute petite, j’ai travaillé si dur pour y parvenir, c’est difficile de trouver les mots, je ressens tellement d’émotions. J’ai pensé à ma mère et à mon grand-père. A beaucoup d’autres membres de ma famille qui n’ont pas pu venir. Alcaraz, choc après émotion : “J’en ai toujours rêvé, mais tout tremble dans ma tête”

La question : Alcaraz est-il prêt à être le patron ?

Le voilà donc désormais dans le Top 10 (7ème) des plus jeunes joueurs à remporter un tournoi du Grand Chelem à l’ère Open. Ici, il est aussi numéro un mondial et dans ce domaine, personne n’a jamais fait mieux que lui en termes de précocité. Cependant, Carlos Alcaraz est-il déjà sans doute le meilleur joueur du monde ? Alors que Rafael Nadal et Novak Djokovic ont remporté les trois premiers tournois du Grand Chelem de l’année, la question demeure. Si l’on peut alimenter un tout petit regret (pour nous, pas lui) en cette fin de campagne capitale 2022, ce sont les rendez-vous manqués entre ‘Charlie de Murcie’ et les deux géants. Il aurait pu retrouver Nadal en demi-finale à Roland Garros (perdu en quarts par Zverev), puis Djokovic à Wimbledon (et là il se tenait sur la dernière marche, face à Yannick Sinner) même si sur gazon il ne pouvait pas encore se préparer pour de tels concours . À New York, c’est Nadal qui l’a perdu face à Francis Tiafoe. 4 sets pour un exploit monumental : comment Tiafoe a apprivoisé Nadal Il ne s’agit pas, en écrivant ceci, de chercher à diminuer son titre de Flushing ou à minimiser quoi que ce soit. Mais comment ne pas vouloir voir le nouveau phénomène du tennis mondial en action contre Nadal et Djokovic sur les plus grandes scènes du monde. Ces duels ont eu lieu, dans le Masters 1000. Mais le Grand Chelem est différent. A Madrid au printemps, Alcaraz avait impressionné en battant coup sur coup l’Espagnol et le Serbe après deux rencontres titanesques. Dans Major, quel serait le scénario ? Chacun peut dire ce qu’il veut, par définition, mais notre sentiment, sans prédire l’issue, est que le jeune Carlos serait prêt à se battre. Alors oui, on veut des confrontations entre le nouveau numéro un mondial et Nadal ou Djokovic pour 2023, et pourquoi pas, Nadal et Djokovic. Pour lui, ce serait le test ultime. Une manière de s’affirmer encore plus, de devenir définitivement le patron incontesté du circuit. Aujourd’hui, la situation après les quatre Majors de l’année rappelle un peu le titre mondial des poids lourds encore non consolidé. L’année prochaine si tout va bien ? Un match titanesque, Alcaraz renforcé : revivez la fantastique demi-finale US Open Les 5 plus beaux spots de la finale : Alcaraz et Ruud, artistes apparentés IL Y A 2 HEURES US Open Alcaraz, la joie du jeu a été retrouvée au meilleur moment IL Y A 2 HEURES