La tension est montée ces dernières semaines en Serbie, où les organisateurs de l’Europride sont déterminés à organiser samedi prochain une marche des fiertés, point culminant d’une semaine d’événements et de célébrations, alors que les autorités semblent vouloir l’interdire.

De nombreux signes religieux dans le cortège

Des manifestants, dont plusieurs religieux de l’Église orthodoxe serbe (SPC), ont défilé dans le centre de Belgrade à la suite d’appels de groupes traditionalistes, d’extrême droite et même du SPC. Ils portaient des icônes, des drapeaux religieux et des croix, et certains ont juré d’organiser une contre-manifestation si les organisateurs de l’Europride poursuivaient leur plan de marche. Le président serbe Aleksandar Vucic, qui avait annoncé fin août que le défilé serait “reporté ou annulé”, a indiqué samedi que la police annoncerait finalement 96 heures avant l’événement, mardi, s’il pourrait se tenir ou non. Il a invoqué des raisons “de sécurité” liées à une nouvelle montée des tensions au Kosovo, une ancienne province serbe à majorité albanaise qui a déclaré son indépendance en 2008, que Belgrade ne reconnaît pas, ainsi que des problèmes liés à l’énergie. Les organisateurs de l’Europride ont critiqué cette décision, affirmant que le gouvernement n’avait pas le droit d’annuler la marche des fiertés. Les deux premières marches des fiertés de Belgrade, en 2001 et 2010, ont été marquées par la violence. Le défilé est organisé régulièrement depuis 2014, mais avec une forte présence policière.