Publié à 16h24  Mis à jour à 18h29.
                Hugo Pilon-Larose La Presse             

Dimanche, lors d’un premier grand rassemblement de militants depuis le début de la campagne électorale, à Drummondville, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) a confirmé qu’il est important pour lui de « protéger la cohésion de notre nation ». Pour ce faire, les caquiistes demandent à Ottawa de lui donner les pleins pouvoirs pour sélectionner les immigrants. M. Legault veut accepter dans un éventuel second mandat 80 % d’immigrants d’expression française à leur arrivée. ” J’ai essayé [d’]expliquent pourquoi les Québécois se sont mobilisés pendant la pandémie. C’est parce que nous sommes un peuple, une nation étroitement tissée. Et puis, au cœur de cette nation, il y a le français. Et là, il y a une certaine urgence”, a expliqué le responsable de l’attaque dans une discussion avec la presse. « On a vu dans les études qui ont été déposées récemment qu’il y a une baisse du français. Il est important de maintenir cette cohésion nationale, de défendre le français, d’arrêter le déclin du français », a-t-il poursuivi. Interrogé sur ce qui menace cette cohésion nationale, M. Legault a pointé du doigt ses adversaires libéraux ou solidaires, qui promettent respectivement d’augmenter le nombre de nouveaux arrivants au Québec à 70 000 ou jusqu’à 80 000 par année. « C’est comme les maths. Si on veut enrayer la baisse pour un temps, il faut mieux intégrer les nouveaux arrivants au français », a déclaré M. Legault, qui promet de maintenir la limite à 50 000 au cours des quatre prochaines années. La réaction de ses adversaires a été rapide. Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon a accusé François Legault de “tromper” la population en disant qu’il pensait qu’Ottawa lui donnerait tous les pouvoirs en matière d’immigration. Le chef de la CAQ “trompe” les Québécois sur le projet de loi 96, qui n’inversera pas le déclin du français au Québec, affirme le chef du Parti québécois. “C’est deux fois que François Legault a fait des revendications qui divisent”, a déclaré M. St-Pierre Plamondon. « Quand on parle de menace, de peur, on va jouer sur un registre émotionnel pour essayer de faire oublier que la CAQ est complice et en grande partie responsable du déclin des Français. […] Les politiciens doivent faire appel à l’intelligence des gens et abandonner les revendications radicales de peur », a-t-il déclaré. Le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, voit dans la sortie de François Legault un “contraste clair” entre le projet de la CAQ et celui de la QS. Alors que le parti de gauche propose une émission culturelle pour que les immigrants « piquent le Québec », le chef de la CAQ « pointe du doigt ». PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE Gabriel Nadeau-Dubois en conférence de presse mercredi dernier M. Nadeau-Dubois se décrit comme un “nationaliste qui ouvre les bras” et soutient que “l’immigration ne menace pas la nation québécoise”. « Une immigration bien régionalisée, affranchie, où on stimule les échanges culturels entre les gens déjà au Québec et les gens qui arrivent au Québec, ce qui nous enrichit comme nation. Je nie que l’immigration soit une question difficile, sensible et inconfortable », a-t-il déclaré. Il estime qu’il est “juste” de discuter des objectifs d’accueil de l’immigration, mais de ne pas associer l’immigration à une menace.

Legault critique Nadeau-Dubois

Dans une allocution prononcée devant quelques centaines de militants militants réunis à l’hôtel Le Dauphin, François Legault a tiré des flèches sur un seul opposant : Québec solidaire Gabriel Nadeau-Dubois. Selon le patron de la CAQ, M. Nadeau-Dubois est l’homme “qui taxe plus vite que son ombre”. “Une des grandes préoccupations, sinon la plus grande préoccupation [c’est la lutte] contre l’inflation. Et là, M. Nadeau-Dubois propose une vieille idée d’un vieux politicien, à savoir augmenter les impôts. Je pense que ce qu’il suggère est le pire moment […] et je me dis que tous les Québécois devraient le savoir », a-t-il déclaré. Dans son cadre financier, dévoilé samedi, la CAQ prévoit d’élargir le déficit du Québec au-delà de ce qui était prévu dans le rapport préélectoral sur l’état des finances publiques de la province. Au total, les engagements du CAQ totalisent 29,6 milliards sur quatre ans. Sur ce montant, l’ensemble des mesures de “bouclier anti-inflation” du parti s’élève à 21 milliards, dont une baisse d’impôt de 1% pour les deux premières tranches d’impôt à partir de 2023. Avec Fanny Lévesque et Charles Lecavalier, La Presse