Posté à 5h00
Louise Leduc La Presse
Tout d’abord, comment mesurez-vous l’intégrité ?
Pour les besoins de leur étude, la chercheuse principale Dorota Weziak-Bialowolska et ses collègues ont entrepris de construire une échelle basée sur sept indicateurs pour évaluer les valeurs éthiques de 1 209 participants sélectionnés au hasard dans une grande entreprise de services aux États-Unis. Ces sujets devaient dire dans quelle mesure (de 0 à 10) ils étaient d’accord avec diverses affirmations telles que : « Ma force, c’est d’aider les autres. “Je traite toujours les autres avec gentillesse, équité et respect. « Je suis prêt à affronter certaines difficultés s’il le faut pour faire le bien. »
Bilan de santé
Les chercheurs ont ensuite demandé aux personnes de leur échantillon de décrire leur santé physique et mentale. Ils ont également eu accès aux réclamations que ces personnes avaient soumises à leur compagnie d’assurance, ainsi qu’à leurs diagnostics de dépression, d’anxiété et de maladie cardiovasculaire lorsqu’elle s’est produite.
Beaucoup moins de dépression
Résultats ? Les personnes qui fondent leur vie sur des valeurs morales élevées ont un risque de dépression plus faible, avec une réduction de l’incidence allant de 21% à 51%. Les personnes qui avaient des scores d’intégrité élevés étaient également celles qui estimaient, dans leur auto-évaluation, avoir une meilleure santé physique et générale. Les résultats montrent également que des normes morales élevées ont un effet protecteur contre l’anxiété et les maladies cardiovasculaires, bien que moins spectaculaire que pour la dépression.
Les hypothèses des chercheurs
Les chercheurs pensent que le risque significativement plus faible de dépression peut être lié aux “réponses cérébrales liées à l’aspect moral du processus de prise de décision”. Selon les auteurs de l’étude, leurs découvertes soutiennent “les théories évolutives selon lesquelles les comportements altruistes et la générosité contribuent à une meilleure coopération sociale et améliorent l’adaptation à un environnement changeant”. Il semble que de tels comportements, contraires à la loi du plus fort – “favorisent la survie de l’humanité dans le processus d’évolution”.
A regarder
Comme toute étude, celle-ci a ses limites, disent les chercheurs. L’un d’eux découle du fait, écrivent-ils, que leur cohorte était majoritairement blanche et non représentative de l’ensemble de la population.