Il est sorti du silence. La mère du conducteur de 24 ans, abattu par un policier ce mercredi à Nice lors d’un refus d’obtempérer, s’est confiée à nos confrères de la Parisien. La femme qui a perdu l’aîné de ses trois enfants se dit “choquée”, “dévastée” et contredit totalement la version policière. Au lendemain du drame déjà, les proches de la victime, Zied B., ont provoqué un “homicide” par la voix d’un de leurs avocats, le capitaine Sefen Guez Guez. Ce dernier a dénoncé “une réaction manifestement disproportionnée”. Et pour la mère, rien ne justifie de tirer sur l’agent. “Le policier n’avait pas le droit de tirer. Les images sont choquantes. C’est comme s’il avait exécuté mon fils à bout portant”, a-t-il déclaré aux colonnes du journal.
La version policière contestée
Plusieurs vidéos, largement partagées sur les réseaux sociaux, montrent le policier en train d’utiliser son arme alors que la voiture de la victime semble redémarrer. Son coéquipier est à l’intérieur du véhicule de police. Sur l’antenne de BFM Nice Côte d’Azur, Laurent Martin de Frémont, secrétaire du service SGP Police FO, avait confirmé que le collègue du policier qui a tiré se trouvait à l’extérieur du véhicule et que sa vie était immédiatement menacée. Malgré les vidéos, le premier adjoint au maire de Nice, Anthony Borré, a réaffirmé son soutien à la police et défendu la “présomption de légitime défense”. “Je suis outrée par les mensonges qui ont été proférés par les médias”, a réagi la mère de la victime, pour qui l’existence de ces vidéos a permis de rétablir la vérité. Dans un communiqué, le procureur de Nice Xavier Bonhomme a indiqué que la victime était connue des services de police et de la justice. Il avait notamment été condamné pour “conduite sans permis, infraction à la législation antidrogue et vol et recel de vol”. Pour les avocats de la famille, les enseignants Sefan Guez Guez et Ouadie Elhalalouchi, « nous essayons de salir la mémoire de Zied ». Ce dernier n’était d’ailleurs pas identifié au moment des faits.
Enquête judiciaire ouverte
L’officier de 23 ans responsable de la fusillade mortelle a été inculpé de “violence volontaire avec une arme causant la mort sans intention de l’infliger”. Il a été placé sous contrôle judiciaire, le port d’armes est interdit. Le passager du véhicule, âgé de 26 ans, a également été inculpé et placé en garde à vue vendredi. Une enquête du coroner a été ouverte le même jour pour établir “les circonstances exactes de la fusillade” ayant entraîné la mort du chauffeur.