Posté hier à 9h00
Frederik-Xavier Duhamel La Presse
Selon Hydrolux, ce projet pourrait éviter l’émission de plus de 20 000 tonnes de gaz à effet de serre (GES) dans sa phase initiale, ce qui équivaut à retirer 4 300 voitures des routes québécoises. « Il s’agirait des deux premières stations au Québec pour le transport lourd », précise Friedrich Dehem-Lemelin, président et chef de la direction d’Hydrolux. « Il reste encore quelques autorisations à acquérir, mais toutes les démarches sont bien engagées. » “Bien que le projet 117 soit principalement conçu pour les poids lourds, les automobilistes qui ont acheté des voitures à hydrogène pourront également faire le plein dans ces stations”, a indiqué la société dans un communiqué. Actuellement, il n’y a qu’une seule station de remplissage d’hydrogène dans la province et ce n’est pas pour les camions lourds. Les futures gares seront situées à Saint-Jérôme et à Val-d’Or, entre lesquelles la route 117 boucle sur près de 500 km. L’idée est de décarboner “un tronçon qu’un camion [électrique] Je ne pouvais pas », en raison de la portée limitée des batteries d’aujourd’hui, explique Dehem-Lemelin. «De nombreuses entreprises de transport au Québec ainsi que des partenaires industriels ont déjà manifesté leur intérêt», assure Hydrolux dans son communiqué. L’une de ces entreprises est le Groupe Morneau, dont les camions effectuent chaque semaine des dizaines d’allers-retours entre l’Abitibi-Témiscamingue et la région métropolitaine. “Nous voulons faire notre part pour la société autant que possible, et nous investissons massivement dans l’énergie verte”, a déclaré David Morneau, vice-président et chef de la direction de l’entreprise. Le Groupe Morneau vise à ce que la moitié de sa flotte de camions fonctionne à « l’énergie verte » d’ici 2035, répartie entre l’hydrogène et l’électricité. Déjà, l’entreprise possède un camion électrique qui effectue des livraisons au Québec. Mais, comme le souligne M. Dehem-Lemelin, l’autonomie des batteries limite leur utilisation pour le transport interrégional. « Nous, en tant qu’opérateur, sommes confiants d’être prêts » à miser sur l’hydrogène, affirme Denis Marcotte, directeur des services techniques du Groupe Morneau. Tout ce dont l’entreprise a besoin, c’est d’un fournisseur de carburant, comme Hydrolux, et de camions pour se rendre sur le marché. Le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN) se dit “au courant du projet proposé par Hydrolux et a tenu quelques réunions avec l’entreprise” et affirme avoir été approché par d’autres acteurs du secteur. « Le MERN n’est pas en mesure de confirmer que le délai [de deux ans] c’est réaliste, sans savoir dans le détail dans quelle phase de planification se trouve le projet”, précise toutefois le porte-parole Eric de Montigny.