Maïa Mazaurette  

Fin de l’abondance, fin du bambou : ne va-t-on pas bien, en 2022 ? Au frais (entre deux canicules), détendu de l’effondrement (savourez-vous un apéro entre deux actualités fracassantes) ? Eh bien, avouons-le : cette rentrée scolaire est totalement pourrie. Alors, cherchons des solutions : la sexualité pourrait-elle nous réconforter ? A première vue, on pourrait dire oui : le cocktail hormonal de plaisir et de connexion aux autres agit (généralement) comme un anti-dépresseur naturel. Un bon orgasme, un nouvel amant ou même un gros câlin peuvent tous nous faire avancer émotionnellement. Doit-on donc aller se coucher en chemin pour rétrécir, utiliser le Kama-sutra comme psychotrope, et réclamer des prestations de sécurité sociale pour nos sextoys tant qu’on y est ? Ce n’est pas aussi simple. Premièrement, la question doit être posée dans le bon sens, c’est-à-dire… dans tous les sens. La sexualité peut nous mettre de bonne humeur, mais une mauvaise humeur peut détruire notre sexualité – à commencer par notre libido. Il ne suffit pas de sauter sur notre partenaire (ou notre jeu sexuel) pour nous rendre meilleurs : ce serait une forme d’instrumentalisation, réduisant notre vie amoureuse à une médicalisation. Et honnêtement, vous vous doutez que s’il vous suffisait de toucher un clitoris ou un pénis pour oublier tous vos problèmes, vous le sauriez.

Des incitations

D’ailleurs, si les vertus réconfortantes du sexe étaient évidentes, on le verrait dans les enquêtes statistiques. Ça tombe bien, on en a la preuve : l’université du Texas a regardé en détail pourquoi les gens font l’amour. Le panel de participants a évoqué 237 motivations différentes… parmi lesquelles on retrouve, en effet, le signe de l’usage thérapeutique des culbutes – mais il faut les prendre avec des pincettes. Lire aussi Article destiné à nos abonnés Vous souhaitez, oui, mais quoi ?
La réponse “Je pensais que le sexe me détendrait” arrive en 32ème pour nos objectifs sexuels, suivi de “J’avais besoin de relâcher mes tensions” en 40ème, “Je voulais me débarrasser de mon stress et/ou de mon anxiété” en 42ème place et “J’étais frustré et j’avais besoin de soulagement” à la 46e place. Conclusion : oui, on peut utiliser les rapports sexuels pour assurer son équilibre mental, mais clairement, cette motivation reste aléatoire. Par ailleurs, cette étude texane date de 2007 : une autre époque, un autre monde Le même enquête, menée en 2022, révélerait sans doute des préoccupations plus contemporaines (avec des réponses comme “Il n’y a plus eu de réchauffement” ou “Le sexe n’est pas soumis à l’inflation”). Vous avez lu 61,62% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.