Le groupe a indiqué samedi que le temps passé à nettoyer les chaînes de production de l’usine Buitoni de Caudry n’avait pas changé depuis “l’internalisation du nettoyage” en 2015, réagissant aux déclarations d’ouvriers diffusées par France Inter.

Temps de nettoyage considérablement réduit ?

« A la fin de chaque cycle de production, les lignes sont complètement arrêtées et nettoyées suivant un processus rigoureux de 4 heures et 45 minutes, comprenant une phase de nettoyage, puis de désinfection et enfin un rinçage à l’eau dont l’efficacité est vérifiée par un contrôle systématique. . prélèvements microbiologiques dans différentes zones stratégiques du site”, a déclaré à l’AFP un porte-parole de l’équipe. Dans une enquête diffusée samedi par France Inter, des salariés de l’usine de pizzas de Caudry affirment que depuis 2015, le temps de production a quasiment doublé tandis que le temps de nettoyage a été drastiquement réduit, passant « de 8 heures à 4h45 du matin ». le jour. Bien que Nestlé ne conteste pas cette durée, elle affirme que le temps réel consacré au nettoyage n’a pas changé : avant 2015, un prestataire était responsable du nettoyage, qui s’effectuait entre 23h et 5h du matin, avec une équipe de cinq personnes. Depuis l’internalisation, au moins dix personnes ont été affectées au nettoyage, dans un laps de temps plus court, a-t-on expliqué.

L’un des pires scandales sanitaires de ces dernières années

Cette usine Buitoni de Caudry est au cœur de l’un des pires scandales sanitaires qu’ait connu la France ces dernières années. Nous vous rappelons que le 18 mars, Nestlé a fermé deux lignes de production. Le 1er avril, la préfecture du Nord a interdit l’activité de l’usine de Caudry après que les autorités sanitaires ont annoncé avoir établi un lien entre la consommation de pizza Fraich’Up et plusieurs cas graves d’infection à Escherichia coli. Ces pizzas sont soupçonnées d’avoir causé la mort de deux enfants. Une information judiciaire a été ouverte notamment pour homicide involontaire et blessures involontaires, ainsi que pour commercialisation d’un produit dangereux pour la santé et mettant en danger autrui. Diverses inspections avaient fait état de “présence de rongeurs” et de “manque d’entretien et de nettoyage des zones de production, de stockage et de transit” de l’usine. En 2012 on notait la présence de “moisissure” et de “rouille”, en 2020 celle de “toiles d’araignées” sur le toit du four, de matière “grasse et graisseuse” ou encore de saletés “accumulées” dans le conduit d’aération. Les conditions sanitaires ont été jugées en “très nette détérioration” en mars 2022 lorsque les inspecteurs y sont retournés “dans le cadre de l’alerte sanitaire officielle”.

Nestlé France n’a pas répondu à tous les points

Des ouvriers ont confié à France Inter que l’internalisation du nettoyage, alors que le rythme de production s’accélérait, avait conduit à une concentration sur le nettoyage de la chaîne de production et des machines, au détriment du reste, “comme les murs et les plafonds”. Les travailleurs ont également contesté la décision de ne fermer qu’une semaine par an au lieu de trois, arguant que les silos à farine n’avaient pas été nettoyés depuis sept ans. A ce stade, sans se prononcer sur les silos, Nestlé France confirme que la durée de la fermeture annuelle est variable et n’est pas seulement dédiée au nettoyage, mais aussi à l’entretien de l’espace. Si l’origine de la contamination reste inconnue à ce jour, le patron de Nestlé France, Christophe Cornu, avait indiqué mi-juillet qu’il mènerait “des enquêtes approfondies sur les farines utilisées dans la gamme Fraîch’Up”, dans un entretien au Figaro. . Il a ensuite présenté ses “excuses” aux familles des enfants touchés par l’infection et annoncé la création d’un “fonds de soutien aux victimes”.