La suite des événements
Les faits se sont déroulés mercredi vers 16h30, lorsqu’une voiture a été repérée “zigzaguant dangereusement” sur la voie express, selon la Direction départementale de la Sécurité publique. Les policiers tentent alors d’intercepter ce véhicule “ayant adopté un comportement dangereux”, détaille un communiqué du procureur de Nice Xavier Bonhomme. Le conducteur du véhicule refuse de s’arrêter, s’enfuit sur le boulevard Henri-Matisse, avant de faire demi-tour et de s’écraser “devant le véhicule de police qui le poursuivait”. “Après plusieurs avertissements” demandant au conducteur de sortir du véhicule, le passager de l’équipe de police sur les lieux a tiré un coup de feu à travers la vitre sur le conducteur. Cette version des faits « est confirmée par des témoins présents sur place », affirme le procureur. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent le policier faisant usage de son arme alors que le véhicule est à l’arrêt après avoir fait marche arrière de quelques mètres pour tenter d’échapper à sa collision avec la voiture de patrouille. Le conducteur est décédé sur les lieux après que l’ambulance a tenté de le réanimer. FRANCE 2
Le conducteur était déjà connu de la police
Le conducteur était un jeune homme de 24 ans qui circulait sans permis dans un véhicule volé. La victime avait déjà été condamnée, “notamment pour des faits de conduite sans permis, d’infraction à la législation antidrogue et de vol et recel de vol”, précise le procureur. Il était accompagné d’un passager qui a été arrêté et placé en garde à vue “pour tentative d’assassinat sur personne exerçant l’autorité publique, recel de vol et refus d’obtempérer”. Cet homme a 26 ans. Il est inconnu des services de police mais se trouve en situation irrégulière sur le territoire français, selon le procureur. Il sera emmené devant un procureur pour l’acte d’accusation et le procureur demande sa garde à vue.
Un policier inculpé de “violence intentionnelle avec arme”
Le policier qui a fait usage de son arme a été inculpé de “violences volontaires avec une arme ayant entraîné la mort sans intention de l’infliger” et interdit de port d’arme à feu, a annoncé le procureur. Désormais sous contrôle judiciaire, ce policier de 23 ans, adjoint dans une brigade de sécurité routière, avait été placé en garde à vue dans le cadre d’une information judiciaire ouverte “pour établir contradictoirement et sous contrôle judiciaire les circonstances exactes de la fusillade”. De son côté, l’IGPN, la gendarmerie, a été mise en examen pour homicide involontaire. L’avocat du policier, Laurent-Franck Lienard, a réagi vendredi sur franceinfo : “Notre client est dévasté par le drame qui s’est déroulé (…). Il n’a jamais voulu une issue aussi tragique”, assure-t-il. Le policier “sera désormais soumis à la procédure judiciaire qui a été engagée et qui devra établir s’il a commis une infraction ou s’il est dans l’exercice légitime de son droit”.
Des proches de la victime dénoncent un “homicide”
Le scénario du parquet est rejeté par les proches de la victime, pour qui « il est évident que nous avons [affaire] en matière d’homicide, il n’y a pas de discussion là-dessus”, a déclaré l’un des avocats de la famille, Me Sefen Guez Guez. La réaction du policier “est manifestement disproportionnée”, avait insisté cet avocat du barreau de Nice : “Quelles que soient les circonstances ou la réalité de son comportement antérieur, il n’y avait aucun risque de mort pour justifier de tuer cet homme de sang-froid.” Interrogé sur les images du drame de jeudi matin par franceinfo, le directeur général de la police nationale, Frédéric Veaux, a évoqué “le poids et la violence de certaines images”. “Dans un cas comme celui-ci, c’est toute l’action qu’il faut analyser. Ce qui s’est passé avant, dans l’environnement. La perception que les policiers ont pu avoir au moment de l’intervention”, a-t-il insisté.