Zied B., du quartier de la Madeleine à Nice, conduisait un Hyundai Tucson signalé volé dans le Var. Mercredi, vers 16h30, un équipage de deux policiers de la brigade de sécurité routière a tenté d’intercepter le véhicule qui roulait dangereusement dans la voie Mathis. Le chauffeur refuse d’abord de s’arrêter sur ordre du policier et s’enfuit avenue Henri-Matisse. Ici, il fait demi-tour et heurte la voiture de patrouille. Après plusieurs sommations de quitter l’habitacle, l’un des agents a tiré une fois sur le conducteur. “Cette version des faits est confirmée par des témoins présents sur place”, précise le juge. “L’auteur de la fusillade a expliqué, lors de sa garde à vue, qu’il avait tiré en raison du risque immédiat de lésions corporelles pour lui-même et son collègue.” Zied B. est décédé sur les lieux après des efforts de réanimation infructueux des pompiers. Selon le parquet, il a déjà été condamné pour “conduite sans permis, violation des lois antidrogue, vol et recel de vol”. Selon des informations, nous étions également recherchés par la police des frontières dans une autre poursuite tragique.
En état irrégulier
Mohamed, le passager de la Hyundai qui a été arrêté peu avant la fusillade, a 26 ans. En situation irrégulière en France, il est inconnu de la justice. Il a comparu devant le coroner vendredi soir pour être inculpé de “recel aggravé de vol”. Il a été libéré contre les ordres du parquet. “C’est un garçon qui a coopéré et qui a rendu son passeport. Il a une maison en dehors du département. C’est de la bonne justice”, s’est félicité son avocat, Me Paul Sollacaro. Sefen Guez Guez, un conseiller de la famille du jeune mort, a déclaré qu’il tiendrait une conférence de presse mardi. Il a refusé de commenter davantage le communiqué de presse du procureur. Jeudi, il a déclaré: “Il est évident que nous avons affaire à un homicide, cela ne fait aucun doute.”
Utilisation des armes à feu : nouvelles règles à partir de 2017
D’un point de vue juridique, la question du cas particulier de Nice n’est pas réglée. La loi de février 2017 a modifié le code de la sécurité intérieure qui régit les circonstances dans lesquelles les policiers ouvrent le feu. Auparavant, un policier devait faire preuve de légitime défense. Depuis cette réforme, les policiers, comme les gendarmes, peuvent faire usage de leur arme dans cinq cas : – en cas d’atteinte à sa vie ou à son intégrité physique ou en cas de menace ; -après sommations, s’il ne peut se défendre ou protéger des tiers d’une autre manière ; – pour empêcher la répétition d’un meurtre ou d’une tentative de meurtre ; – s’ils doivent neutraliser une personne qui tente de s’enfuir et risque d’agresser des tiers pendant sa fuite – lorsque le refus d’obtempérer d’un conducteur menace physiquement la police. La situation à Nice reste sujette à interprétation, car le texte précise également que la police n’est tenue de tirer qu’en cas d’absolue nécessité et d’une manière proportionnée à la menace. Les avocats de la famille, Me Sefen Guez Guez et Me Antoine Dalbera, ont un avis clair : « La fusillade qui a tué Zied n’était pas justifiée. La police, en particulier les syndicats, a un point de vue diamétralement opposé.