Sept personnes ont été inculpées en août dans l’enquête sur le meurtre de Lucas, 17 ans, mort à Fleury-Mérogis (Essonne) après avoir été battu par d’autres jeunes fin juillet, a appris l’AFP vendredi de sources judiciaires. Les hommes, âgés de 18 à 20 ans, ont été inculpés d’homicide en bande organisée les 11 et 12 août et ont ensuite été placés en garde à vue, a précisé la source judiciaire. Gravement blessé à la tête après avoir été percuté sur la route le 26 juillet, Lucas est décédé le lendemain. Lire aussi La France minée par la violence : les vraies causes de cette contagion Le parquet d’Evri a ouvert, le 2 août, une information judiciaire pour homicide avec préméditation en bande organisée et violences aggravées. Une marche blanche a rassemblé près de 200 personnes le 6 août pour rendre hommage dans cette ville de plus de 15 000 habitants, située à 25 kilomètres au sud de Paris. Là, le 26 juillet, il y avait eu plusieurs bagarres entre jeunes. Une bagarre a d’abord amené les jeunes de Fleury-Mérogis à un gang du quartier des Pyramides à Évry. Cette première bagarre entraîne l’hospitalisation d’un jeune homme d’Évry. Lucas, au casier judiciaire vierge, aurait pu être agressé lors d’un ‘comeback’, une mission punitive menée plus tard dans la nuit du 26 juillet pour venger la blessure d’Evry au jeune homme. Lire aussi A Angoulême, le quotidien est miné par les bagarres de jeunes Selon l’oncle de Lucas, qui témoignait à l’AFP à l’époque, son neveu n’était pas impliqué dans ces affrontements mais venait “de quitter sa maison pour se rendre chez un ami” lorsqu’il a été violemment agressé. Une version soutenue par le maire (PCF) Olivier Corzani, qui décrit un adolescent “calme et poli”, là “au mauvais moment au mauvais endroit”. L’édile avait également assuré à l’AFP qu’il “informe régulièrement les services de l’Etat” de “phénomènes de bagarres à répétition” dans sa ville, notamment avec “la ville voisine de Sainte-Geneviève-des-Bois”. “Avec les pyramides d’Évry, c’est nouveau”, a-t-il noté. Esson, au sud de Paris, est le théâtre régulier d’affrontements parfois très violents entre des jeunes de quartiers ou de villes rivaux, même si les origines de cette concurrence restent souvent floues. Parfois, des tensions surgissent dans le cadre du trafic de drogue. En 2020, un quart des combats recensés en France ont eu lieu dans l’Essonne. En 2021, trois jeunes, dont deux de 14 ans, y ont été tués.