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Stagiaires iREx en 2022. De droite à gauche, en bas : Daniella Morrone, Érika Le Bourdais, Salma Salhi, au centre : Luc Bazinet, Laurie Dauplaise, Emina Hafiz, en haut : Philip Richard, Vincent Savignac, Pierrot Lamontagne. Absent de la photo : Arnaud Larochelle. Crédit : M.-E. Naud, iREx. Septembre est arrivé et les stages d’été à l’iREx sont terminés. Après avoir présenté leurs principaux résultats aux membres de l’iREx et à quelques invités le 24 août, il est temps pour nos dix stagiaires de faire le point avant de repartir aux études supérieures ou de se lancer dans l’aventure. Avant de nous quitter, Luc Bazinet, Laurie Dauplaise, Emina Hafiz, Pierrot Lamontagne, Arnaud R. Larochelle, Érika Le Bourdais, Daniella Morrone, Philip Richard, Salma Salhi et Vincent Savignac ont accepté de répondre à quelques questions. Luc Bazinet Stagiaire à l’Université d’Ottawa qui a travaillé avec Björn Benneke à l’Université de Montréal En quoi consistait votre stage ? Mon stage a consisté à analyser les données de l’exoplanète WASP-121b captées par l’instrument CRIRES+. Avec ces données, il est possible de détecter quelles molécules sont présentes dans l’atmosphère de WASP-121b ainsi que leur abondance. Il est également possible de trouver la température de l’atmosphère à différentes altitudes. Quel est l’intérêt de ce projet ? Trouver l’abondance de molécules présentes dans l’atmosphère d’une exoplanète nous en dit long sur la formation et l’évolution de l’exoplanète. De plus, le CRIRES+ est un nouvel instrument à la pointe de la technologie. Les analyses que j’ai faites sont parmi les premières au monde avec les données de cet instrument ! Qu’avez-vous découvert ? Quel est votre résultat le plus important ? L’analyse m’a permis de confirmer la présence de monoxyde de carbone (CO) et d’eau (H2O) dans l’atmosphère de WASP-121b. J’ai également déterminé que cette exoplanète possède une stratosphère (une couche de l’atmosphère dont la température augmente avec l’altitude). Qu’as-tu appris cet été ? J’ai beaucoup appris sur l’analyse des données des télescopes pour en extraire des informations utiles. Les données d’observation ne sont jamais “propres” lorsqu’elles sont reçues, il y a beaucoup de travail à faire avant de pouvoir tirer des conclusions. Quel a été le plus grand défi ? Le plus gros défi était de prendre mon temps. En regardant les données pour la première fois, j’ai obtenu des résultats prometteurs, mais les données devaient être nettoyées pour obtenir le meilleur résultat possible. Ce nettoyage a été un long processus rempli d’essais et d’erreurs. Qu’est-ce qui vous a le plus plu dans votre stage ? J’aimais être entouré de gens incroyables. Les professeurs et les étudiants diplômés avec qui j’ai travaillé sont des gens très intelligents qui en savent beaucoup sur les exoplanètes. Ils étaient toujours prêts à m’aider quand je me débattais. Je me suis aussi fait de bons amis parmi les stagiaires d’été. Laurie Dauplaise Stagiaire Trottier de l’Université Laval qui a travaillé avec Björn Benneke à l’Université de Montréal En quoi consistait votre stage ? Mon stage a porté sur l’amélioration du code SCARLET, développé par le Prof. Björn Benneke, qui permet notamment de modéliser des exoplanètes atmosphériques. Ces modèles sont ensuite comparés aux observations. J’ai changé la façon dont les spectres d’émission thermique de ces planètes sont calculés. J’ai également ajouté un morceau de code pour expliquer l’absorption due aux collisions entre molécules. Quel est l’intérêt de ce projet ? Il est toujours intéressant de développer des modèles qui reflètent mieux les processus physiques et chimiques réels se produisant dans les atmosphères des exoplanètes ! En comparant les modèles et les observations, nous pouvons savoir de quoi sont faites les exoplanètes. Alors quoi de mieux que d’affiner les modèles pour mieux comprendre les exoplanètes ? Qu’avez-vous découvert ? Quel est votre résultat le plus important ? J’ai découvert que, dans le calcul du spectre d’émission d’une exoplanète, il est important de prendre en compte l’émission thermique provenant des couches de l’atmosphère à la périphérie de la planète. C’est un détail qui n’est pas souvent pris en compte, mais cette omission entraîne des écarts importants avec les spectres réels que l’on peut observer lors des éclipses secondaires, c’est-à-dire lorsque les exoplanètes passent derrière leur étoile hôte. Qu’as-tu appris cet été ? J’ai beaucoup appris sur les exoplanètes en général : comment on les détecte, comment on peut déterminer leur composition. Comme j’ai eu l’opportunité de travailler avec un code de simulation d’atmosphère d’exoplanète, j’ai découvert la complexité de simuler la multitude de phénomènes physiques et chimiques se produisant dans l’atmosphère d’une planète que nous tenons pour acquis dans notre vie de tous les jours ! Travailler avec ce code m’a également permis d’améliorer mes compétences en programmation. Quel a été le plus grand défi ? Le plus gros défi était d’ajouter la source d’absorption qui provient des collisions de certaines molécules. Le code devait lire des fichiers de données disponibles en ligne, mais la structure de chaque fichier était complètement différente. Il était donc difficile d’adapter le code pour qu’il puisse lire sans erreur toutes les structures correspondant à chaque molécule. Qu’est-ce qui vous a le plus plu dans votre stage ? J’ai adoré pouvoir vivre la vie d’un astrophysicien pendant un été ! Nous avons eu l’occasion d’assister aux Cafés iREx hebdomadaires, de tenir des cours éducatifs à l’Observatoire du Mont-Mégantic et même de participer à un événement de célébration lors de la transmission des premières images prises par le télescope James Webb. . Cet été sera un été mémorable, tant pour toutes les nouvelles connaissances que j’ai acquises sur les exoplanètes que pour les merveilleuses rencontres ! Emina Hafiz Stagiaire Trottier de l’Université de Calgary qui a travaillé avec Jason Rowe à l’Université Bishop’s En quoi consistait votre stage ? En savoir plus sur les caractéristiques physiques des huit planètes du système planétaire de l’étoile KOI 2433 en utilisant le langage de programmation Julia. En quoi ce projet est-il intéressant ? Il était intéressant d’apprendre à utiliser la méthode MCMC (méthode de Monte-Carlo à partir des chaînes de Markov), qui permet, à partir d’estimations de certaines caractéristiques des planètes (comme la masse et la période) de calculer une série d’ajustements optimaux pour recalculer ces valeurs plus précisément. C’était aussi très intéressant et excitant pour moi de savoir que ces valeurs monteront un jour dans les archives d’exoplanètes de la NASA. Qu’avez-vous découvert ? Quel est votre résultat le plus important ? J’ai trouvé les masses, les périodes, les centres de transit et les excentricités des orbites des planètes du système KOI 2433 et j’ai pu reproduire visuellement l’apparence de leurs orbites. L’une des planètes a été récemment découverte dans ce système. Je pense que le résultat le plus important a été de déterminer les orbites des exoplanètes, car cela fournit beaucoup d’informations sur la façon dont les exoplanètes interagissent entre elles et comment cela affecte leurs caractéristiques individuelles. Qu’as-tu appris cet été ? J’ai appris à coder dans le langage Julia et à utiliser la méthode MCMC. Avant ce stage, je ne savais coder qu’en langage Python, qui est assez similaire à Julia, mais pas aussi puissant en termes de calcul. En ce qui concerne les statistiques, je n’ai pas suivi beaucoup de cours sur ce sujet, il m’a donc été très utile de pouvoir en apprendre davantage dans le cadre de mon projet. Quel a été le plus grand défi ? Mon plus grand défi a été de comprendre le sens et le but de l’analyse des données statistiques car, comme je l’ai mentionné plus tôt, ma connaissance de ce sujet était rudimentaire. Donc, il m’a parfois fallu plus de temps que je ne le souhaiterais pour rassembler les informations et traiter les résultats du code. Qu’est-ce qui vous a le plus plu dans votre stage ? Ce que j’ai le plus aimé dans ce stage, c’est de pouvoir créer les graphiques et les tableaux de résultats pour vraiment voir comment les données s’imbriquent et en comprendre le sens. J’ai aussi apprécié de pouvoir faire le dernier mois du stage en personne à Bishop’s, et même si cela s’est passé tard dans l’été, j’étais très content de rencontrer tous les autres stagiaires et membres de l’iREx. Pierrot Lamontagne Stagiaire Trottier de l’Université de Montréal qui a travaillé avec David Lafrenière à l’Université de Montréal En quoi consistait votre stage ? Ma pratique était divisée en deux matières. Tout d’abord, j’ai travaillé sur le simulateur SOSS (Single Object Slitless Spectroscopy) de l’instrument NIRISS du télescope spatial James Webb. J’ai ajouté deux sources de bruit distinctes au simulateur : les rayons cosmiques et les étoiles de champ. J’ai aussi ajouté la possibilité de simuler des éclipses…