Cette audition, pour M. Raoult, s’est déroulée dans un contexte peu favorable. Lundi 5 septembre, un nouveau rapport de l’inspection générale des affaires sociales a été publié, et celui-ci sur la remise en cause de l’enseignement supérieur. Elle pointe “de graves dysfonctionnements et manquements à la réglementation sanitaire ou de recherche” au sein de l’Institut hospitalo-universitaire Infection Méditerranée (IHU-MI) lorsqu’il était dirigé par M. Raoult jusqu’à sa mise à la retraite forcée. Les ministres de la Santé et de la Recherche ont immédiatement saisi le procureur de Marseille.
“Interrogatoires de médecins parisiens”
Fin juillet 2020, à la fin de la première vague de l’épidémie de Covid-19, les doutes étaient déjà nombreux sur les pratiques du professeur, mais le contexte était différent et M. Raul était toujours très écouté. Karine Lacombe, spécialiste des maladies infectieuses, rejoint Europe 1 dans une longue interview organisée par Michèle Cotta. Le journaliste déclenche la polémique scientifique qui fait alors rage autour de la thérapie à l’hydroxychloroquine pour soigner les malades du Covid-19.
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Quelques jours plus tôt, devant la commission d’enquête parlementaire, Didier Raoult avait défendu la politique de dépistage de masse et la prescription d’hydroxychloroquine mise en place à l’IHU, confirmant que l’épidémie faisait moins de morts à Marseille qu’à Paris. “Sérieusement en forme les médecins parisiens”, relance Michelle Cotta. Karine Lacombe répond alors : « Bien sûr, sachez qu’il y a des poursuites judiciaires pour avoir menti à la commission parlementaire. »
Le tribunal correctionnel devra décider si cette sanction relève de la diffamation ou de la liberté d’expression. “Ce que M. Raoult reproche à Mme Lacombe, a souligné Me Brice Grazzini, défenseur du scientifique marseillais, ce n’est pas tant d’avoir menti devant la commission parlementaire que de faire croire aux auditeurs qu’il y a des poursuites judiciaires en cours. Pour l’avocat, les propos de Me Lacomb ont été “le signal de départ qui a été donné à plusieurs personnes, parfois dérangées, pour agresser et harceler Didier Raoul”. Il réclame une provision de 10 000 euros pour dommages et intérêts dans l’attente d’une future audience d’intérêts civils.
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