Faits
Une heure avant le coup d’envoi, prévu à 18h45, plusieurs centaines de supporters de Cologne ont envahi le pavillon présidentiel de l’Allianz Riviera pour affronter leurs homologues niçois, alignés dans la tribune opposée. La région des Alpes-Maritimes a assuré à l’AFP que “ce sont les Allemands qui ont été inculpés”. De longues minutes d’affrontements s’ensuivent, au cours desquelles des sièges et des barres de fer du stade sont arrachés pour servir d’armes. La police a alors réussi à contrôler la situation, alors que dans le même temps les grilles du stade étaient fermées. L’action continue au stade Allianz Riviera à #nice06. Les supporters allemands sont sortis de leur zone… Fumigènes, bagarres, dégâts sur les tribunes des officiels… pic.twitter.com/pTCUkhKSmU – Matthias Galante (@Matthiasgalante) 8 septembre 2022 Plus tôt dans la journée, plusieurs déclassements avaient eu lieu dans les rues de Nice suite à l’arrivée des supporters de Cologne. Des tramways ont été signalés, des rues jonchées de détritus, la vitrine du magasin officiel du club niçois pillée et le mémorial aux victimes de l’attentat du 14 juillet 2016 vandalisé par des autocollants à l’effigie du club allemand, a indiqué la mairie de Nice. “Nous enverrons les factures liées aux dégâts et au nettoyage des parties communes au club de Cologne”, a réagi le maire de la ville, Christian Estrozzi.
Le bilan
Ces actes d’une grande violence n’ont pas été sans conséquences. 30 supporters ont été blessés, même si le bilan complet est difficile à établir puisque les premiers affrontements ont eu lieu avant l’entrée dans le stade. L’un des supporters blessés est pris en charge en “urgence absolue” après avoir chuté à cinq mètres du bord d’une tribune et subi des “blessures à la tête et au thorax”, selon la préfecture. Neuf policiers ont été blessés vendredi matin Franceinfo de source policière.
Les supporters du PSG parmi ceux de Cologne
Le hooligan dans le besoin figure bien dans les rangs des supporters extérieurs. Mais il n’était pas ultra du club de Cologne. Comme l’a confirmé le préfet des Alpes-Maritimes Bernard Gonzales à France Bleu Azur vendredi matin, l’homme grièvement blessé est un fan du Paris Saint-Germain. Les ultras parisiens des “Supras Auteuil”, groupe officiellement dissous depuis 2010 comme l’a rappelé vendredi le club parisien dans un communiqué, entretiennent des liens étroits avec ceux de la formation allemande, Wilde Horde. Une banderole a ainsi été accrochée dans la tribune des visiteurs au coup d’envoi par ces supporters du PSG. Comme le rappelle Eurosport, en 2016, un tifo “25 ans d’Ultra Mentality” avait été utilisé lors d’un match de Coupe d’Allemagne par Wilde Horde, pour l’anniversaire de la création des “Supras Auteuil”. @prefet06 confirme à @francebleuazur et @F3cotedazur que les supporters parisiens étaient parmi les supporters allemands pour le match #OGCNKOE pic.twitter.com/i4Kc7l653b — France Bleu Azur (@francebleuazur) 9 septembre 2022
Un match classé en péril
La réunion avait été compromise et faisait l’objet de mesures spéciales. Le préfet des Alpes-Maritimes a précisé vendredi matin à France Bleu Azur que l’arrivée des supporters allemands avait été surveillée. “On les avait séparés à leur arrivée à Cannes, les autres à Nice”, raconte Bernard Gonzalez. Le préfet déplore également l’attitude du club de Cologne, qui n’a pas “respecté le cadre qui avait été fixé” avant la rencontre. “Leurs dirigeants n’ont pas utilisé tous ces moyens et ont voulu faire une ‘marche avec les supporters’, la marche des supporters, ce que lors des réunions préparatoires nous avions refusé.” Une fois au sol, le parking visiteurs était forcé, et il suffisait à « 200 à 300 » hooligans, selon le décompte de la préfecture (sur les 7 800 supporters allemands qui avaient fait le déplacement), d’enjamber un petit mur pour accéder à la tribune présidentielle. Jeudi après-midi, aucune interpellation n’avait été effectuée, “mais des investigations vont être menées avec notamment une analyse de la vidéo”, a indiqué vendredi à l’AFP le procureur de Nice Xavier Bonhomme.
La rencontre a quand même eu lieu
Le coup d’envoi a été retardé d’une heure, à 19h40, après une rencontre entre des représentants de l’UEFA, des clubs, de la préfecture et des forces de sécurité. La tension s’était depuis apaisée, les capitaines niçois Dantès et les capitaines de Cologne Jonas Hector exhortant leurs supporters à garder leur calme. Ensuite, le match s’est déroulé sans encombre et s’est soldé par un match nul 1-1. “Nous n’étions pas sûrs que nous allions jouer, mais je pense que nous devions jouer ce match”, a expliqué l’entraîneur de gymnastique Lucien Favre en conférence de presse. J’étais pour jouer. Nous étions heureux de jouer ce match – là pour la simple et bonne raison qu’il n’y a pas de date possible après ça.” #UECL Lucien Favre : “J’étais favorable à ce que ce match se joue” pic.twitter.com/z39UDfswir — beIN SPORTS (@beinsports_FR) 9 septembre 2022
Quels sont les deux clubs en jeu ?
L’éventail des sanctions est large et dépendra des conclusions de l’enquête menée par l’UEFA, organisatrice de la conférence de la Ligue Europa. Une interdiction de voyager pour les supporters allemands est actuellement l’option la plus probable si les accusations de la préfecture des Alpes-Maritimes sont confirmées. Un huis clos complet ou partiel peut également être déclaré. Certains de ses ultras ont déjà été impliqués dans des incidents par le passé, comme en marge d’un match contre les voisins du Borussia Mönchengladbach en février 2015. L’ambiance au Rhein-Energie-Stadion est pourtant familiale et reconnue comme l’une des plus chaleureuses. de l’Allemagne. L’OGC Nice, de son côté, pourrait s’inquiéter s’il s’avérait qu’il y a des failles dans le système de sécurité autour du match. Le 22 août 2021, le match entre les Aiglons et l’Olympique de Marseille n’a pas pu se terminer après des incidents avec des supporters locaux. Dimitri Payet avait été victime de projectiles. Le club niçois a ensuite essuyé trois matches à huis clos et deux pénalités dont une avec sursis.